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* 204             MEMOIRES DE PIERRE DE LESTOILE.
t des estranges menées et procedures des Seize, qui sans autrement la respecter vouloient la forcer de signer leurs dictons, et auctoriser leurs factions; estant fort irritée contre eux, et suppliée d'ailleurs d'une infinité de gens de bien de vouloir pourvoir à la seureté de la ville de Paris, qui sans le prompt secours et retour du duc de Maienne s'en alloit perdue; importunée d'autre part de M. de Belin, qui ne se sentoit en seureté à Paris, aiant esté bravé et menasse des Seize, depescha vers son fils un gentilhomme avec lettres et paroles de creances, par lesquelles elle lui donnoit advis de ce qui se faisoit et passoit, et combien sa presence estoit ici requise et necessaire, tant pour empescher leurs mau­vais desseins que pour la delivrer elle et sa fille, et tous les gens de bien, de la tirannie et servitude ils estoient réduits sous la domination de ces hommes de neant. Elle donna charge audit gentilhomme de dire de bouche au duc de Maienne qu'il se souvinst qu'elle estoit sa mere, et que c'estoit celle qui l'avoit porté qui l'en prioit. Lesquelles paroles touchèrent fort le